Au tout début...
La quête du remède miracle a commencé avec la rencontre à l'auberge Au repos de Jack, à Nid-du-Faucon, de cinq personnages atypiques : Lina la débrouillarde cartographe aux pieds légers, Ionisa l'attachante druidesse de l'eau aux émotions toujours débordantes et toussotantes, le rude guerrier nain aux origines mystérieuses Thogrinn, Maître Dolgrin aux ressources insoupçonnées, et enfin l'ombrageux Dirak au caractère bien trempé. Alarmés par les signes multipliés (quelques morts déjà, en seulement quelques jours) de la récente épidémie autant que par les moments de faiblesse répétés de la frêle gnome récemment contaminée, ils décident de mener leur petite enquête auprès des autorités médicales locales. D'abord auprès de Dame Cirthana, la prêtresse du village, qui, impuissante face ce mal, leur conseille de rendre visite à Laurell, l'herboriste de Remèdes et Racines. Après moult palabres, la guérisseuse les mène sur la piste de trois ingrédients : de la mousse de vieux bois (trouver le plus vieil arbre de la forêt), une racine de queue-de-rat (la sorcière Ulizmila en a peut-être) et sept champignons fleur-de-fer (un vieux monastère nain, dont Maître Dolgrin connaît la localisation). En cas de doute sur le chemin à prendre, Milon Rhoddam, le bûcheron le plus expérimenté du Consortium du Bois, pourra les renseigner : il est au camp principal du Consortium du bois. Forts de ces renseignements, et après une bonne nuit de repos - la plupart s'escrimant pour ne pas dormir avec la druidesse à la langue bien pendue, craignant de se retrouver au petit matin la tête embourbée par les propos interminables de l'adorable petite créature -, les nouveaux frères d'armes décident de partir sur les traces des composants sensés endiguer cette terrible maladie.
Malheureusement, le périple est de courte durée : avant la rencontre avec le renard pris au piège, Ionisa finit par céder face à l'un de ses crises et tombe inconsciente. L'urgence de la situation est telle que Lina décide de rebrousser chemin, sa connaissance du terrain permettant de ramener rapidement le druidique fardeau désormais échu au robuste Thogrinn à Nid-du-faucon. Lina et ce dernier passent un bon moment à confectionner une civière constituée de bric et de broc avant de se mettre en chemin. Maître Dolgrinn et Dirak, bien que le cœur déchiré par cette douloureuse - mais néanmoins indispensable - décision face aux responsabilités qui leur incombent, décident de poursuivre leur route après une nuit frisquette (c'est au petit matin qu'ils tombent sur l'animal blessé). Laurell étant l'une des proches de l'amie des fées, c'est chez elle qu'Ionisa échoue. Sans cesse sollicitée par les demandes exponentielles des villageois, l'herboriste finit par demander l'aide de Dame Cirthana qui prend sous son aile la souffrante, l'installant dans sa propre cellule à l'église. Dès qu'elle a un moment pour souffler (et ils sont rares), la propriétaire de Racines et Remèdes se rend auprès du chevet d'Ionisa, lui prodiguant un maximum de soins et de réconfort, secondée en cela par la prêtresse. La panique commençant à gagner les plus démunis, Lina et Thogrinn décident de rester et de s'assurer de la sécurité du temple de Saeranae.
Suite à cela, dans le courant de la nuit, une petite main décidée a frappé aux volets clos de la boutique de l'herboriste : Wizzimsil, un lointain cousin d'Ionisa, les sens aux aguets dans cet environnement dont il se méfiait comme une... peste, venait chercher des renseignements sur la maladie. Laurell, tout d'abord suspicieuse puis, reconnaissant le perturbateur, ravie par la visite impromptue de cette vieille connaissance, répondit à ses questions en lui contant la visite des cinq aventuriers, le vif rapatriement de trois d'entre eux et les indices qu'elle avait pu leur fournir, pour autant qu'ils soient valables.
Wizzimsil, fatigué par cette longue journée – il n'avait pas été économe de ses efforts pour se rendre promptement au village, décide de mettre de côté ses craintes et de se rendre à l'auberge. Dans la salle commune, outre les éternels habitués et bûcherons en goguette, un jeune et vigoureux coureur des bois dont le regard fougueux ne voilait qu'à peine une amère souffrance et dont le visage lui était familier (Ne l'avait-il pas croisé lors d'une cueillette de plantes médicinales sous la tutelle de son mentor et échangé avec lui quelques paroles courtoises ?). Assis près de la cheminée crépitante, un impressionnant demi-orc au sourire en coin, occupé à siroter tranquillement une bière de qualité, accompagné d'une elfe des bois au visage inexpressif, mais à l'équipement éloquent. Et enfin, dans un coin reculé, dos au mur, une athlétique demi-elfe aux longues jambes fuselées, une habituée de la forêt, lui semblait-il au premier abord au vu des ses atours.
Intrigué, il s'avance pour leur parler, leurs yeux à tous dégageant la lueur commune aux gens entreprenants lorsqu'un homme - un solide bûcheron - s'écroule brusquement après une quinte de toux carabinée. Wizzimil, interrompant sa démarche, est le premier à se rendre auprès du corps, se tournant presque aussitôt vers l'assemblée pour signifier l'inutilité d'un quelconque soin. Le fléau ne s'arrêtera pas.
Après une courte discussion, les motivations de chacun épargnant aux uns et aux autres les habituelles présentations d'usage et leur conférant une implicite complicité naissante, Wizzimsil, Oscar, Opale, Draegloth et Evinrude (qui, sous le regard interrogatif et espiègle de son compagnon, a tout simplement opiné du chef) décident de se lancer dès le lendemain matin à la poursuite de Maître Dolgrinn et de Dirak, étape évidente de leur présente mission.